Pourquoi faut-il que Dieu devienne le souffre-douleur de tous les aveugles de la terre, de tous les ingrats de la terre, de tous les apprentis agnostiques ou athées de la terre, de tous ces grands humanistes de la terre? Ce phénomène est mondial.

Bref, on s’occupe comme on peut, surtout “à éduquer cette pauvre masse populaire qui, c’est à peine croyable à l’aube du XXIème siècle, croit encore en une force divine…en un Dieu.”
Il se trouve que j’en fais partie… Et si ces grands messieurs veulent bien, j’aimerai pouvoir, au nom de tous ceux qui se sentent insultés par leurs critiques, par la présente, leur répondre, ou leur apporter, sans exclusive, des éléments, non-exhaustifs, de réponse. Je n’ai pas pour habitude, ni pour vocation, de répondre aux piqûres de tous les moustiques de la terre, mais lorsque le vide logique se conjugue avec le vide idéologique pour se présenter aux lecteurs des médias comme un idéal de pensée rationnelle et…scientifique; lorsqu’en plus c’est répétitif, alors agir devient mesure de salubrité publique. Le religieux, eux, croyaient qu’on l’avait “géré”, or à leur éternel désespoir, ce fait s’affirme davantage chaque jour!
Dans ce monde spirituellement vide, être croyant dérange. Cela dérange tout et tous. Y compris « les agnostiques” de service qui ont tout compris.
Dans leurs grandes modesties, leurs compétences fort éclectiques, décidément, embrasent et transcendent sciences et religions. Et, des fois, ils daignent descendre de leur piédestal “agnostique” pour jeter à tous ceux qui croient en Dieu des miettes de leur Savoir infini. Tel un opportuniste profitant des méandres de l’actualité, surtout si morbide, comme mise en scène pour insulter les croyants: ils apostrophent les uns en “prouvant” l’antinomie Religions/Sciences, insultent les autres (“cocus” de Dieu), nous ressortent les clichés fanés de Religion-Opium du peuple, ou encore s’emplissent de compassion douteuse pour les pauvres bougres qui se prosternent devant leur Créateur, ou qui acceptent l’Omniscience de Dieu .

Assommant les croyants de questions qu’ils veulent, ou croient, pertinentes, mais qui ne reflètent en fait que les interrogations de bouffon du roi, ou, sérieusement, leurs interventions illustrent leur faillite intellectuelle devant la tâche d’expliquer ou de rationnaliser leur doctrine agnostique.

Tous examinent des cas de persécution des scientifiques par l’Église, et concluent d’une manière incohérente et inattendue sur TOUTES les religions.
Faire cela c’est argumenter avec des données de Pierre et conclure sur Paul, Jacques et André! Cela fait peu sérieux. Populisme démaguogue…

L’Islam n’a jamais persécuté les savants, mais toujours encouragé la recherche du savoir et de toutes sciences. Les travaux des chercheurs arabes furent les nourrices de la Renaissance. À savoir…

Ils prônent l’évolution des espèces, thèse chère à Darwin et autres récents Monod ou Changeux.
Sachant qu’à l’échelle du temps le présent n’existe pas, il n’est que la limite entre le passé et le futur, je leur prie de m’indiquer UNE seule, pas deux, espèce animale en voie d’évolution vers une autre espèce: ç.à.d. un poisson ayant des mini pattes et un poumon embryonnaire par ex.? Si on ne le peut, alors contentons-nous de n’émettre, comme Darwin lui-même l’avait fait, que des hypothèses bien humbles.

Qu’est-ce donc que l’agnosticisme?
Sûrement pas cette logique fermée et l’arrogance qu’ils arborent.
L’agnosticisme est par essence un écart à la science: c’est un à priori reniant par définition l’absolu et toute métaphysique.
Ainsi on nous déclare que l’attitude des croyants “efface d’un revers de bras toute la démarche scientifique”. Il convient que chacun balaye devant sa porte!
Quand les agnostiques déclarent que nous ne pouvons rien savoir avec certitude de ce qui dépasse notre entendement et perception sensorielle, les agnostiques ne font, en fait, qu’affirmer qu’il n’y probablement pas de réalité au-delà, rejoignant ainsi les thèses athées. C’est pourquoi, bien que des différences dialectiques existent entre ces deux notions, les similitudes l’emportent, aussi par concision, je m’adresse ici aux deux catégories de personnes.

Selon leur logique respective – seules nos perceptions sensorielles nous permettent d’appréhender la réalité, seule existante, car seule perceptible.
C’est une position sans justification intellectuelle, car tout au plus peut-elle induire qu’il n’est pas possible d’établir une quelconque probabilité d’une réalité extra-sensorielle. Mais c’est tout.
Donc les limites de ce que nous pouvons voir, sentir, toucher, ne sont pas les limites de la réalité, mais les limites de notre perception.
L’Histoire regorgent d’exemples bousculant cette thèse. Je n’en veux pour preuve que les ondes, radioélectriques, infrasons et ultrasons, infrarouge et ultra-violet, toutes des découvertes récentes à l’échelle de l’humanité.
Mais d’autres exemples existent.
Car, quelle sera la prochaine découverte qui engendrera une nouvelle réalité?
Ou maintiendrait-on que le dieu-Sciences ou le “Scientisme”, croyance des incroyants, religion des “non-religieux”, ait déjà dévoilé tous les secrets de l’être humain, de la nature, de l’Univers?
Que donc ce dernier est ainsi figé parce que nos perceptions sont limitées?
Bien sûr que non!

Au lieu d’être impressionnés par notre impuissance à établir avec certitude les limites de la réalité – toutes nouveautés apportant une nouvelle réalité – certains persistent dans un nombrilisme aigu, troquant une humble dignité à un orgueil stupide, au prix de pires contorsions intellectuelles.
Ce qui leur semble de l’audace toute “chée-bran”, n’est qu’autosuffisance béate, et nue arrogance.
Voilà comment, d’une simple et honnête hypothèse de travail, l’athéisme devient axiomatique!

La mécanique quantique, qui a bouleversé la représentation du monde microscopique, nous a appris que sans le langage elle n’aurait pu exister. En effet, nous ne pouvons formuler (comme notions) que ce que nous pouvons penser, et nous ne pouvons penser que ce que nous pouvons formuler. En effet ces deux activités gravitent exclusivement autour de la “réalité”, elle-même communiquée par nos perceptions sensorielles. Le cercle est ainsi bouclé.
Par le même raisonnement, quelle est donc cette logique agnostique qui veut que la réalité soit ainsi bridée par l’impuissance de nos sens ou sciences?
Est-ce peut-être le même postulat réducteur qui leur fait dire que la foi en Dieu viole la pensée sereine, tandis que l’agnosticisme, “noble”, ne voilerait pas la raison!

On comprend ainsi mieux qu’ils puissent être enclin à envier jalousement la sérénité de certains gens de foi face aux épreuves de la vie.

Je veux bien – libre expression oblige – que les uns ou les autres s’arrogent le rôle “vigilant” de chien de garde de l’athéisme, quitte à s’acharner sur le malheur des autres (en substance: “si votre dieu existait, il vous en aurait protégé”).
L’athéisme des uns peut, en effet, générer une transcendance de la foi des autres, une purification. Mais de grâce, qu’il se manifeste à visage découvert, sans le fard usurpé de la science, sans le couvert de l’humaniste affecté, enfin, sans le voile d’une logique de parade.
Cet athéisme là en devient progressiste et intolérant.

Il n’aura de dignité non lorsqu’il bafoue ou insulte, mais lorsqu’il respectera la foi et la conviction d’autrui.

“Un misérable mortel conscient”
Mohammad Amine Alibhaye